La Ronde de Septembre 2018: arbre(s)
Pour la ronde, un sujet commun est choisi, sur lequel chacun s'exprime et publie chez un(e) autre qui publie chez le suivant jusqu'à boucler la ronde. Elle tourne tous les deux mois et chaque fois nous étourdit.
Le thème de notre ronde, ce mois-ci, est arbre(s)...
Ainsi va la ronde aujourd'hui,
Marie-Noelle, http://ladilettante1965.blogsp
va chez Joseph Frisch https://jfrisch.blog
qui va chez Noel http://cluster015.ovh.net/~tal
va chez Hélène http://simultanees.blogspot.co
va chez Franck (ici!) https://alenvi.blog4ever.com/a
va chez Giovanni (Merci Giovanni de m'accueillir) https://leportraitinconscient.
va chez Marie Christine https://mariechristinegrimard.
va chez Dominique A. https://ladistanceaupersonnage
va chez Dominique H. https://hadominique75.wordpres
va chez Guy http://wanagramme.blog.lemonde
qui va chez Marie Noelle et boucle la ronde...
J'ai le grand plaisir d'accueillir Hélène et je remercie Giovanni de m'accueillir sur son blog.
Là-haut,
à la lisière du causse est la forêt
noirs sont les troncs tout parsemés d'argent
comme un drap sur la ville brodé d'arbres pleureurs et de larmes en semis
au pied,
quelques feuillus de la forêt d'avant
le temps où tout fut arraché à la terre labile
et aux grands arracheurs ne restèrent que les yeux pour pleurer
au loin,
ils s'en allèrent chercher pour restaurer
ces terrains de montagne devenus désertiques
les grands pins noirs d'Autriche faux-semblants là de toute éternité
*
Pourtant,
c'est l'été sous un soleil léger et par ce jour sans vent les arbres sifflent en douceur sous le courant des ascendances qui les poussent au ciel et apportent ici tous les bruits de la ville... les fût droits se balancent... avec lenteur les cimes poussent... époussetant le ciel de leurs plumeaux légers... ils sèment sur le sol rouge leurs aiguilles en tapis, et des pignes blanchies... il flotte dans les airs des odeurs de résine, de terre et de lavande, sauvages
*
assise sur le sol,
sortant comme autrefois la couverture à carreaux du coffre de voiture, je m'endormis
*
sous la grande croix blanche,
qui semble flotter le soir au-dessus de la ville, brillant des mille feux d'ampoules électriques ce qui m'émerveillait enfant, je rêvais de ce pays où Jésus était passé la nuit — ce que disait mon père à qui voulait l'entendre
*
Je rêvais,
Et c'est avec clarté que j'entendis les voix en grande conversation des pins noirs, ici, et là-bas des pins rouges, déracinés de la forêt de Bord dans le rez-de-jardin d'une grande bibliothèque — ce jardin couronné de quatre tours à livre ouvert, fenêtres closes de pages de bois jaune.
*
Les volets et les tours murmuraient à chacun vous serez ce que je suis. Silence. Puis chaque tronc, rouge ou noir, et ces volets, jaunes comme des pans de mur ou des pages trop lues, récitaient à l'unisson, et peut-être en chantant comme un concert céleste porté par tous les vents, un poème de Corneille. Bercements.
Mende, 7 septembre 2018,
Panorama de la croix de mont Mimat
Texte et Image, Hélène Verdier, Septembre 2018
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