à l'envi

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La ronde de Juin 2017

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La ronde, un sujet commun, sur lequel chacun s'exprime et publie chez un(e) autre qui publie chez le suivant jusqu'à boucler la ronde.

 

Le thème de notre notre ronde, ce mois-ci, est  parfum...

 

 

J'ai le plaisir de recevoir Jean-Pierre et la chance d'écrire sur le blog de Marie Christine que je remercie pour son chaleureux accueil.

 

 

Ainsi va la ronde aujourd'hui,

 

Élise 
 
chez Dominique H. 
 
Giovanni
 
Hélène
 
Jacques
 
Jean-Pierre
 
Franck (ici!)
 
Marie-Christine
 
Guy
 
Noël
 
Dominique A.
 

 

 

Le parfum selon Jean-Pierre:

 

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Circulation intense, axes invisibles et accidents multiples.

 

Le soleil au zénith transmute les pétales et sépales des iris en bandes et volutes de soie que le vent déroule dans le contre-jour recherché par l’œil de l’observateur. Des enveloppes diaphanes des anciens réceptacles floraux fanés crissent légèrement lors du frottement des tiges. Il est midi, je tire et croque quelques menues et coriaces feuilles de romarin que je mâchouille et un sentiment de plénitude submerge ma pensée.

A quelques pas, balancées par une brise tiède les multiples corolles rosées et safranées d’une pivoine arbustive éclaboussent la roche d’arrière plan d’ocelles étoilées, la magie du mouvement et des couleurs opère : le jardin devient simultanément toile impressionniste et vitrail contemporain abstrait. Curieusement je suis transporté d’un coup dans le jardin de ma grand-mère à Pierrefonds, vers mes sept ans, dans une allée bordée d’œillets et roses d’Inde, le jaune pâle orangé de la pivoine a laissé place à cet autre orange vif des tagetes.

Parfois c’est le froissement recherché d’une feuille de ces annuelles qui me transfère d’emblée dans ce jardin pétrifontain. Alors cet autre sens non encore évoqué se met en branle et s’identifient les senteurs et parfums des plantes énumérées. Ce ne sont plus les sensations auditives, visuelles, tactiles et gustatives qui s’affrontent, elles s’atténuent et font place à toutes odeurs. Sous l’effet de la chaleur estivale et des vents porteurs circulent en masse des molécules odorantes. Un fond chocolaté ondule sur la plate-bande d’iris, onctueux et mousseux, puis interfère, venu de la roche voisine un subtil mélange vert, fruité et surtout hespéridé des pivoines. Le tout entre en vibration olfactive et s’entrechoque, se renforce ou s’annihile en fonction de la force des courants d’air que brassent deux cierges de cupressus. Des vers de Baudelaire, d’Ovide et de bien d’autres poètes me reviennent, se fondent et confondent ; je refuse le tri et même la recherche d’autres sources car j’ai trop en tête et en cœur sur ce fond parfumé. Un nouveau parfum est né, non une création mais une récréation.

Que la fin n’en soit sifflée, là est mon seul désir momentané !

 

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14/06/2017
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